DETAILS SUR LE PROJET
La République démocratique du Congo (RDC) est le théâtre de l'une des crises humanitaires les plus complexes au monde depuis 1998. L’Est du pays, où plus d'une centaine de groupes armés opèrent souffre de l'insécurité cyclique et des mouvements de population. En effet, parmi les 26 provinces que comptent la RDC, les provinces du Nord Kivu, du Sud Kivu, de Maniema, Ituri, Tshopo, Tanganyika sont les plus touchées. L’état de siège a été instauré le 6 mai 2021, dans les provinces de l’Ituri et Nord Kivu, ce qui soulève l’inquiétude des organisations de défense de Droits Humains et de la communauté humanitaire en générale en relation aux possibles effets dans la population civile.
Selon les dernières informations, depuis le début de l’année 2021, 1, 53 millions de personnes sont en situation de déplacement interne dans le pays dont la plupart dans les provinces du Nord Kivu et Ituri[1]. Dans la province de l’Ituri, les attaques des groupes armés tels que les Alliances of Democratic Forces (ADF) et Coalition des Démocrates Congolais (CODECO), la résurgence des tensions latentes et les tensions inter et intra – communautaires sont des éléments qui ont entraîné de mouvements de populations.
Les tensions intra et intercommunautaire ainsi que les conflits identitaires dans certaines zones de Beni, Irumu, Mahagi, Mambasa, Djugu constituent un obstacle au retour des populations déplacées et à l’instabilité dans ces zones. Le droit de jouissance des biens reconnus aux personnes encore en déplacement est remis en question et cela rend difficile le retour ainsi que la cohésion sociale entre les différents membres de la communauté.
C’est dans ce contexte que le consortium cohésion sociale a élaboré ce projet, lequel a été financé par l’Union Européenne (ICsP) pour une durée de dix – huit mois allant du 1er février 2022 au 31 juillet 2023.
Le projet NASHIRIKI KWA MASIKILIZANO est un projet financé par l’Union Européenne et mise en œuvre par un consortium d’organisations que sont Justice Plus (JP), International Alert (Alert), Search For Common Ground (S4CG) et le Conseil Norvégien pour les Réfugiés (NRC) qui en assure le lead avec partenaires de mis en œuvre dont CARITAS Beni-Butembo, CARITAS Mahagi, CARITAS Mambasa, ACIAR, FLEVICA et FOMI, HIVE.
Le projet vise à contribuer au renforcement de la cohésion sociale et à la stabilisation dans les provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu.
De façon spécifique, il vise à:
L’action est mise en œuvre dans 5 territoires. Au Nord Kivu, dans le territoire de Beni (au Nord Kivu) et en Ituri dans les territoires de Djugu, Irumu, Mahagi et Mambasa. Les analyses menées au début du projet avaient indiqué et justifié d’une manière plus précise les « hot spots » où le Consortium intervient. Le tableau ci-dessous illustre la répartition géographique des partenaires de mise en œuvre dans les différents territoires cibles.
Le projet vise à renforcer la cohésion sociale dans les zones ciblées de l'Ituri et du Nord Kivu à travers une intervention au niveau verticale et horizontale. Cela veut dire que l’implication des différentes couches de la société, des autorités étatiques et coutumières aux groupes de jeunes et autres groupes de la société civile, les personnes déplacés, les coopératives minières font partie des groupes cibles. Les communautés, qui ont les outils et espaces nécessaires pour être plus résilientes face aux conflits sont donc au centre de l’intervention proposée. Des évaluations et profilages permirent d’identifier en détail les principaux acteurs et parties prenantes. Un accent particulier est mis sur l’analyse de comment les conflits affectent de manière différente les hommes et les femmes, afin de mieux adresser les différents besoins et problématiques et ne pas appliquer une approche « one-size fits all ».
L’action proposée a comme objectif général de contribuer aux efforts de consolidation et de stabilisation de la paix dans les provinces de l’Ituri et du Nord Kivu à travers la promotion de la cohésion sociale pour les communautés affectées par les conflits.
Sa théorie de changement est la suivante :
SI, dans les zones ciblées de l'Ituri et du Nord-Kivu :
Et,
sont renforcées à travers une redevabilité sociale accrue, des activités socio-économiques fondées sur l'intérêt commun et la création d’un environnement favorable à l’inclusion des personnes affectées par le déplacement
ALORS
Les conditions pour un contrat social amélioré entre la société civile et les dirigeants politiques (relation verticale) et pour une confiance renforcée parmi les membres des communautés (relation horizontale) seront créées et/ou améliorées, ce qui contribuera à une cohésion sociale accrue et, par conséquent, à une cohabitation plus pacifique.
Le projet est ancré sur trois piliers :
Les principaux résultats ci – dessous sont attendus :
Le projet vise à contribuer à la cohésion sociale, à prévenir et à régler les conflits qui constituent un facteur important d’opposition entre les communautés dans les provinces du Nord Kivu et de l’Ituri et qui sont à la base de déplacement de la population et des violations des Droits Humains. Le Consortium cherche aussi à adresser certaines des causes profondes des conflits entre les communautés et les différends entre individus, grâce à une méthodologie d'intervention adaptée, basée sur une compréhension approfondie de ces conflits et différends. Dans la mesure du possible, le projet s'attaque aux causes sous-jacentes des dynamiques de conflits identifiées dans le territoire de Mahagi, Djugu, Mambasa, Irumu, Beni ainsi qu'à leurs facteurs aggravants, afin d'atténuer la violence. Le projet met un accent sur le renforcement des canaux de communication et redevabilité entre les communautés et les autorités étatiques et coutumières et applique l'approche la plus appropriée pour renforcer la résilience des personnes déplacées afin de faciliter des solutions durables en facilitant l'accès à la terre et au logement pour les personnes déplacées et/ou la restitution des droits à la terre et au logement des retournés. Pour mettre en œuvre les activités, le Consortium s’appuie principalement sur les méthodologies suivantes : Renforcement des capacités et accompagnement ; Information, Conseil et Assistance Légale ; Le plaidoyer ; Médiation humanitaire ; Community Based Trauma Healing (CBTH) ; La mise en œuvre des projets communautaires qui soutiennent et améliorent l'accès aux services sociaux de base, identifiés par les communautés elles-mêmes et sélectionnés selon certains critères de faisabilité et le consortium adopte une approche novatrice des médias et de l'art, qui combine des programmes radios et des talk-shows qualité, le théâtre participatif, le cinéma mobile et les SMS pour toucher un grand nombre de citoyens.
EVALUATION FINALE EXTERNE
Le consortium cohésion sociale s’est engagée dans le cadre du présent projet à la transparence et à la redevabilité envers les différentes parties prenantes., une évaluation externe sera réalisée en vue d’évaluer la performance et les réalisations du projet par rapport aux objectifs prévus, aux résultats attendus, aux cibles et aux indicateurs clés définis dans le projet.
D’une manière globale cette évaluation vise à apprécier de façon systématique et objective la performance du projet selon les critères de l’OCDE -DAC (la pertinence, la cohérence, l’efficacité, l’efficience, et la durabilité de l’action)
Concrètement il est question :
a. Eléments couverts par l'évaluation
L’évaluation couvrira l’ensemble des objectifs et résultats du projet dans les provinces du Nord Kivu dans Beni territoire et Beni ville et la province de l’Ituri dans les territoires de Mambasa, Mahagi, Djugu et Irumu.
b. Zones d’évaluation
Province ITURI en territoire de Mahagi: Apala; Ndrele; Ngote; Nioka
Province ITURI en territoire de Djugu: Iga-Bariére; Tchomia; Fataki; Kotoni
Province ITURI en territoire d'Irumu: Geti, Boga centre,SOTA; Irumu centre; Nyankunde; Komanda; Mayuano; Some/Binase
Province ITURI en territoire de Mambasa: Pekele/Lwemba; MPUTU; MANYA; Nyangwe
Province du NORD KIVU en territoire de Beni: Quartier oikene / Bel Air; Mabalako centre; Maboya; Kyondo
L’évaluation doit prendre en compte les objectifs, les résultats et les indicateurs mentionnés dans le cadre logique du projet. Elle devra examiner les standards et la qualité des biens et des services produits par le projet selon l’opinion des bénéficiaires, des services techniques étatiques, des personnes ressources, les partenaires de mis en œuvre et la gestion du consortium.
L’évaluation devrait adresser les critères et ne doit pas se limiter aux questions ci-dessous :
INTITULE DE L’INDICATEUR / TYPE D’INDICATEUR
Objectif 1. Favoriser la collaboration et la confiance entre les communautés et les autorités locales (administratives, judiciaires et coutumières)
Indic 1 : pourcentage (%) de membres des communautés cibles qui affirment que la collaboration et la confiance entre autorités et communauté s’est améliorée à la suite du renforcement des capacités / Indicateur du projet
Indic 2 : pourcentage (%) de membres des communautés cibles qui déclarent que les autorités locales administratives, judiciaires et coutumières répondent efficacement aux besoins des communautés concernant la résolution pacifique des conflits / Indicateur du projet
Indic 3 : pourcentage (%) des membres des communautés cibles qui sont satisfaits des services de gestion foncière et de résolution de conflits qu'ils demandent aux autorités locales administratives, judiciaires et coutumières / GIF indicator de SFCG
Objectif 2. Favoriser la cohabitation pacifique entre les membres de la communauté
Indic 1 : pourcentage (%) des membres des communautés cibles qui déclarent avoir observé une diminution du nombre d'incidents violents à la suite des conflits entre les communautés / Indicateur du projet
Indic 2 : pourcentage (%) des membres des communautés cibles qui reportent une bonne relation entre différents groupes ethniques
Indic 3 : pourcentage (%) de membres des communautés cibles qui déclarent qu'il est possible de guérir de la douleur causée par les conflits passés
Objectif 3. Promouvoir les solutions durables pour les personnes vulnérables affectées par le déplacement
Indic 1 : pourcentage (%) de membres des communautés qui reportent avoir été informés sur leurs droits, sur les conditions d’accès à la terre et aux biens dans le cadre des solutions durables/ Indicateur du projet
L'évaluation utilisera une approche participative et des méthodes mixtes. Elle devra prendre en compte la sensibilité au conflit, les droits humains, le genre et le contexte. Ces méthodes s’articuleront sur une analyse documentaire, des données primaires comprenant une enquête quantitative et des méthodes qualitatives (discussions de groupe et entretiens avec des informateurs clés). L’équipe d’évaluation est encouragée à proposer dans son offre des méthodes innovantes pour l’évaluation. L’évaluateur devrait également utiliser ces méthodes dans le cadre de l'analyse des données. L’évaluation des offres prendra en compte les outils et approches que le consultant propose.’ ;
L'évaluation doit aussi être élaborée selon une approche participative qui permettra aux communautés d'exprimer librement leurs points de vue, afin de documenter les changements apportés et les histoires à succès du projet.
L’équipe d’évaluation devrait être composée d’un évaluateur principal chef d’équipe qui coordonnera, guidera et supervisera le processus dans les zones de mise en œuvre. L’évaluateur principal choisira et proposera une équipe d’évaluateur conséquente et en cohérence avec les objectifs et les résultats attendus de cette évaluation. L’évaluateur travaillera en étroite collaboration avec le Groupe de Travail MEAL du consortium sous la supervision technique du Chief of Party/Directeur du consortium. Il devra aussi collaborer avec les autres staffs des partenaires impliqués dans la mise en œuvre du projet
Il est attendu des uns et des autres les rôles et responsabilités ci – dessous mais la liste n’est pas exhaustive :
PROFIL DE L’EVALUATEUR
Pour cette évaluation nous accepterons les soumissions pour les cabinets/bureaux et celles des consultants individuels. Dans les deux cas les CV des membres d’équipe devra être présente. Le profil attendu de l’évaluateur principal chef d’équipe est repris ci-dessous :
Education:
- Être titulaire d’un diplôme BAC+5 ou d’un master en sociologie (développement), en sciences sociales ou dans un autre domaine pertinent. (Requis)
- Avoir des connaissances supplémentaires sur les thématiques de cohésion sociale, de stabilisation ou de résolution des conflits dans des contextes difficiles sont des atouts.
Expérience:
- Au moins 7 ans d'expérience dans l'évaluation de projets dans les pays en développement, les projets en consortium est requise.
- Expérience de l'évaluation des projets en consortium est un atout.
- Expérience des approches sensibles au genre, y compris la réalisation d'études de base sur les questions de genre.
- Une expérience avérée dans la réalisation d’évaluations de projets financés par l’Union Européenne ou d’autres bailleurs de fonds majeurs et mise en œuvre par des ONG internationales ou des agences du système des Nations Unies est requise.
- Très bonne connaissance du contexte de l’Est de la RDC et des enjeux locaux (économiques, sociaux, politiques...).
Compétences linguistiques: La maîtrise du français parlé et écrit est requise. La connaissance de la langue locale de la zone d'intervention (le swahili) et de l’anglais est un atout.
COMPOSITION DES DOSSIERS ET CALENDREIR DES LIVRABLES
Toutes les offres doivent être préparés en français et comprendront les documents une proposition technique et une proposition financière :
1. Proposition technique :
L’évaluateur/Cabinet présentera une proposition financière réaliste de l’évaluation finale au regard des livrables à atteindre et de sa connaissance du contexte de la RDC (géographie, taxes aéroportuaires etc.). Cette proposition sera désagrégée et prendra en compte :
NB : La proposition financière devra être verrouillée par un mot de passe et transmise séparément.
CRITERES D'EVALUATION
Evaluation technique
Approche méthodologique sur 30 points
Références du bureau d’études (nombre et pertinence) sur 40 points
Qualification et références du personnel proposé (voir qualifications requises) sur 30 points
Note technique minimale requise: 70%
Les propositions techniques obtenant le point technique (Pt) de 70 points ou plus seront considérées techniquement acceptables et leurs propositions financières seront ouvertes. Les propositions techniques en-dessous de 70 points seront écartées du processus de sélection.
c**. Evaluation financière**
Les Propositions Financières seront ensuite évaluées. Le total de points possible est de 100 points. Le maximum de points sera donné à la proposition la moins chère qui a été ouverte et comparée aux autres propositions qui ont atteint le point nécessaire dans l’évaluation de la proposition technique. Toutes les autres propositions financières recevront les points de façon inverse à la Proposition la moins disante.
La formule utilisée pour établir les points financiers est la suivante : Pf = 100 x Fm/F, Pf étant le point financier, Fm la proposition la mieux distante et F le montant de la proposition considérée
d. Evaluation combinée
Les propositions sont classées en fonction de leurs points techniques (Pt) et financiers (Pf) combinés après introduction de pondérations (T étant le poids attribué à la Proposition technique et P le poids accordé à la Proposition financière ; T + P étant égal à 1 :
P = (Pt x T%) + (Pf x P%)
L’attribution se fera sur la base 70/30. Ainsi, les poids respectifs attribués aux Propositions technique et financière sont :
Les coûts de la proposition financière devront être calculés et apparaitre soit en Euro ou en US Dollars.
Le délai pour l'évaluation de base est estimé entre 4 et 5 semaines. Le consultant doit s'acquitter de toutes les responsabilités et fournir tous les produits décrits dans le cahier des charges.
Chaque livrable devra être approuvé en avance par le Chief of Party (Directeur du consortium) et le payement de l’évaluateur/Cabinet sera effectué sur la base des livrables approuvés.
La soumission des dossiers se fera par e-mail à l’adresse cd.tender@nrc.no.
Les offres techniques et financières devront être transmis au plus tard le 1er aout 2023 à 23H59 ( heure de Goma – RDC) en deux documents distincts :
Les soumissionnaires doivent aussi partager deux exemples de rapport d’évaluation de projet en consortium qu’ils ont déjà eu à réaliser.
Les candidatures féminines remplissant les critères sont vivement encouragées et seront hautement considérées. Toute candidature postée en retard ne sera pas prise en considération, les dossiers papiers en dur ne sont pas reçus.