À propos de Protection International
Protection International (PI) est une ONG internationale née en 2007 et consacrée au soutien des défenseur·e·s des droits humains. PI aspire à un monde dans lequel toute personne a le droit de défendre leurs droits et libertés sans crainte de menaces ou attaques. Chez PI, nous exploitons le pouvoir d’action des défenseur·e·s afin de pouvoir gérer leur propre protection d’une manière effective, de permettre à celleux qui les protègent de répondre à leurs obligations et de convaincre d’autres acteur·rice clé de se joindre à notre cause.
Notre approche à la protection préventive des défenseur·e·s vise à développer une compréhension complète et inclusive de la sécurité, mettant au cœur de notre travail la protection collective ainsi que l’accompagnement à long terme. Parmi nos activités, PI se focalise sur la sécurité physique et digitale, mais inclut également des aspects de résilience communautaire et la protection des espaces de travail des défenseur·e·s. PI soutient la création ainsi que le renforcement des réseaux de protection comme un élément clé contre l’isolement.
Nous offrons notre soutien à de nombreuses communautés de défenseur·e·s, y compris les groupes de jeunes, les leader·euse·s de la justice sociale, les femmes défenseures, les défenseur·e·s LGBTQI+, les avocat·e·s en droits humains, les journalistes, les activistes environnementale·aux, les minorités ethniques, ou bien encore les défenseur·e·s en situation de handicap. L’approche locale est au centre de toute activité de PI. Pour cette raison, nous travaillons du local vers l’international à travers une approche ascendante. Via les hubs régionaux, PI travaille avec des partenaires locaux autour du monde. Au Republique Démocratique du Congo (RDC), le bureau de PI est établi à Goma au Nord-Kivu avec une présence à Bukavu au Sud-Kivu.
Introduction au projet
Les présents termes de référence s’insèrent dans un projet mis en œuvre en RDC par l’équipe de PI RDC, en partenariat avec l’organisation SOFEPADI, particulièrement dans les provinces du Nord et Sud-Kivu, Kinshasa, ainsi que l’Ituri et le Haut-Katanga. Avec l’appui financier du Ministère Allemand des Affaires Étrangères, le projet met au cœur de son activité la protection de la participation et l’amplification de la voix des femmes défenseures contribuant à la construction de la paix en RDC. Plus concrètement, le projet a deux objectifs spécifiques. D’un côté, on vise à ce que les femmes défenseures et leurs collectifs (organisations, coalitions et communautés) gagnent du pouvoir d’action et deviennent des leader·euse·s dans la gestion de leur propre protection et sécurité. D’un autre côté, le projet a pour but d’influencer les autorités étatiques ainsi que d’autres parties prenantes clé afin qu’elles respectent et protègent les femmes défenseures et encouragent leur participation dans les processus de prise de décisions.
Parmi d’autres composantes, le plaidoyer a un poids important dans le projet. Afin d’atteindre les objectifs décrits, la Coalition des Femmes Défenseures des Droits Humains est en train de développer des actions coordonnées de plaidoyer ciblant les acteur·rice·s responsables et les parties prenantes de la protection pour plus de visibilité et participation des femmes défenseures au sein des initiatives de construction de paix. C’est dans ce cadre-là que l’on vise la promotion et l’adoption des quatre piliers établis dans l’Agenda Femmes, Paix et Sécurité, encadrée dans la Résolution 1325 du Conseil de Sécurité des Nations Unies : (1) participation, (2) protection, (3) prévention, (4) rapatriement et réinstallation.
La RDC et l’Agenda Femmes, Paix et Sécurité
L'importance de la participation des femmes à la prise de décisions à tous les stades de la prévention et résolution des conflits, ainsi qu’aux processus de paix n'est plus à démontrer. Cependant, de nombreuses femmes défenseures en RDC ne sont pas encore pleinement associées à ces initiatives. Au niveau national, la RDC dispose d'un plan d'action pour la mise en œuvre de la Résolution du Conseil de Sécurité des Nations Unies 1325, se traduisant par l’Agenda Femmes, Paix et Sécurité. Même si le plan d'action national n'est pas une panacée, il fournit des objectifs tangibles, une stratégie d'action, un calendrier, des ressources et un cadre de suivi et d'évaluation. Par conséquent, grâce au plan national, les défenseures peuvent surveiller concrètement les lacunes dans la mise en œuvre et signaler leur manque d’implication dans les processus. En Juillet 2021, le Président de la RDC a annoncé la création d’un Programme de Désarmement, Démobilisation, Relèvement, Communauté et Stabilisation (PDDRC-S). Ce programme est soutenu par la communauté internationale et par la MONUSCO. Le coordinateur national du programme a annoncé que, dans chaque province, un cadre de concertation pour la paix et d'appui sera mis en place dans chaque province avec les autorités, la société civile, les chef·fe·s coutumier·e·s, les groupes religieux/tribaux, les ONG, les jeunes et les femmes.
But de la consultation
Dans le contexte de la RDC, le lien entre les mouvements de femmes défenseures et les mouvements de femmes travaillant dans la construction de paix est évident. Plusieurs sont les points communs qui les unissent. D’un côté, ces mouvements traitent les mêmes thèmes, notamment (1) la violence basée sur le genre, (2) le droit foncier et (3) la participation politique des femmes, et d’autres. Ces thématiques sont inévitablement liées à la situation de conflit à l’Est de la RDC. La plupart des conflits communautaires sont au cœur du droit foncier. Au même temps, tant la violence basée sur le genre comme la participation politique des femmes, également liées aux dynamiques du conflit, s’insèrent dans l’essence de l’Agenda Femmes, Paix et Sécurité. D’un autre côté, les mouvements de femmes pour la défense des droits humains, la protection communautaire, ainsi que la construction de paix mettent en œuvre leur travail de manière pacifique et non-violente. Cependant, bien que le lien soit évident d’un point de vue théorique, la réalité reflète le contraire. Dans la pratique, la connexion entre ces mouvements de femmes est plutôt limitée.
Si l’on regarde de près les dynamiques de contribution des femmes défenseures aux initiatives de construction de paix en RDC, PI observe cinq principaux défis:
Ainsi, l’objectif principal de la consultation est de préparer une cartographie afin d’obtenir les informations et instruments nécessaires pour adresser ces défis, en incluant tous les mouvements de femmes existants dans les provinces ciblées par la mise en œuvre du projet. Par mouvements de femmes, on fait référence à tout réseau de femmes cherchant à avancer, de façon directe ou indirecte, l’Agenda Femmes, Paix et Sécurité à travers leurs actions. Par exemple, on inclut les femmes défenseures, les femmes travaillant dans des organisations de construction de la paix, les organisations de femmes pour la protection communautaire ou encore les femmes luttant contre la violence basée sur le genre.
À travers la cartographie, le but est de dresser un état des lieux permettant d’explorer les dynamiques de pouvoir de la région et leur impact sur les mouvements de femmes. À partir de cette analyse, on cherche à rédiger une liste des besoins émergeants des mouvements de femmes dans les provinces ciblées travaillant sur l’Agenda Femmes, Paix et Sécurité et sur les questions connexes. Dans la suite de la mise en œuvre du programme de PI en faveur des organisations de femmes en RDC, le but sera d’exploiter les résultats de la consultation afin d’atteindre 4 résultats: (1) la mise en réseau de tous les mouvements de femmes identifiés, (2) la mise en place de formations de sécurité (physique et digitale), (3) la réalisation de formations de coordination du réseau et (4) l’accompagnement à long terme de ces mouvements dans leur développement d’une stratégie de protection.
Questions clé à résoudre
Dans le cadre du projet, on part du fait que, parmi les mouvements de femmes existants dans les provinces cible en RDC, nombreux·ses sont celleux qui s’organisent sous forme de structures informelles (par exemple, des groupes non-registrés en tant qu’organisation sous la loi Congolaise). De cette manière, l’identification et repérage de certains réseaux et coalitions de femmes ne sont pas évidents. Ceci pose particulièrement problème lorsque les mouvements ne sont pas conscients de l’existence d’autres mouvements similaires, ou encore complémentaires. Sans doute, l’union de ces mouvements conduirait à une fusion de connaissances, force, et meilleures pratiques. Afin de renforcer cela, il est important de considérer la valeur ajoutée des liens existants entre les mouvements de femmes défenseures et les groupes communautaires.
Dans le contexte actuel, la fusion des acteur·rice·s de la défense des droits humains et des acteur·rice·s des initiatives de construction de paix dans des contextes de conflit devient plus importante que jamais. Nous proposons donc les questions suivantes pour guider l’esprit de la recherche :
Méthodologie et approche envisagées
PI envisage une approche qui apporte un certain éclairage par rapport aux dynamiques présentes au sein des mouvements de femmes travaillant pour avancer l’Agenda Femmes, Paix et Sécurité, mais également entre ces mouvements dans les provinces ciblées par cette étude. À la fin de la consultation, l’objectif est d’avoir une idée claire des mouvements existants, tout en incluant:
La méthodologie sera co-développée avec les consultant·e·s choisi·e·s mais inclura sûrement :
→ Des membres du réseau d’EurAc
→ Des femmes défenseures des droits humains
→ Des représentant·e·s des autorités étatiques impliqué·e·s dans l’Agenda Femmes, Paix et Sécurité avec un focus défenseures (par exemple, l’Ambassade Allemande)
Livrables
En début de consultation, l’équipe de consultant·e·s devra partager:
En fin de consultation, les consultant·e·s devront partager:
But et objectif(s) de l'étude de base,
Le contexte de la recherche,
Explication de la méthodologie utilisée et de la portée (et des limites) de l'étude,
Présentation et analyse détaillées des résultats,
Conclusions claires et concises, en référence aux questions de recherche,
Un ensemble complet des recommandations pouvant faire l'objet de mesures claires et précises à être appliquées dans la suite de la mise en œuvre des projets.
Note: Pendant la période du projet, les chercheuses seront suivies par des membres de l’équipe globale pour faciliter la collaboration et l’atteinte des objectifs.
Prérequis et compétences clé
Notre équipe de consultant·e·s idéale a :
Gestion de la tâche (budget et chronologie)
PI dispose d’un budget indicatif de 17,000 euros pour la consultation, qui va s’étendre sur une période estimée de 30 jours. Le budget inclut tous les coûts nécessaires à la mise en œuvre de la recherche (déplacements, matériel, repas…).
Note: Nous encourageons les candidatures d’équipes de consultation multiculturelles à profils divers. Nous valorisons l’alliance de savoir local, régional et international.
Après proposition de calendrier à l’équipe PI RDC, le.a consultant.e signera un contrat avec PI et devra suivre ce calendrier en respectant les dates d’échéances établies au préalable.
Nous prévoyons au moins 3 réunions de suivi pendant la consultation, auxquelles deux membres de l’équipe globale de Bruxelles participeront également:
Afin de postuler, veuillez inclure dans votre dossier de candidature:
La date limite pour envoyer les dossiers est le dimanche 7 Juillet 2023 à 23:59 CET (22:59 de Kinshasa).
Les dossiers complets devront être envoyés par e-mail à l’adresse suivante :
procurement.gt@protectioninternational.org avec copie à arlaine.kajabika@protectioninternational.org et francoise.timbiri@protectioninternational.org
Merci de préciser les références suivantes dans l’objet de l’e-mail : « Cartographie Mouvements de Femmes 2023 ». Les dossiers incomplets ne seront pas pris en considération. Pour des raisons de ressources humaines limitées, seul.e.s les candidat·e·s présélectionné·e·s seront recontacté·e·s.