APPEL A MANIFESTATION D’INTERET
I. Contexte & justification de la mission
La RDC est l’un des pays les plus touchés par les violences sexuelles. Les différentes guerres que connait le pays, les coutumes et les traditions rétrogrades dans les sociétés congolaises ont influencé l’existence et l’exacerbation des violences basées sur le genre en général et les violences sexuelles en particulier.
Ces agressions sexuelles affectent la santé physique, émotionnelle et mentale des individus, et peuvent également avoir des répercussions sur des communautés entières.
Le rapport du ministère du Genre, Famille et Enfant paru en 2021 indique que les violences basées sur le genre continuent à constituer un phénomène prégnant en RDC. Toutes les provinces du pays, du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest, sont concernées par le phénomène, même si l’ampleur n’est pas la même. Pour l’ensemble de la période couverte (2018-2020) 160.564 cas ont été rapportés, dont 47.502 pour 2018, 42.920 pour 2019 et 70.142 pour 2020.
La RD Congo a mis en place des politiques et des stratégies en vue d’apporter des réponses appropriées à ce phénomène et compte sur l’appui des partenaires techniques et financiers qui accompagnent le pays dans sa marche vers l’égalité de genre à travers des accords bilatéraux et multilatéraux.
C’est dans ce cadre de coopération bilatérale que le Belgique appui la lutte contre les violences sexuelles à travers le Programme de Lutte contre les Violences Sexuelles (PLVS) mis en œuvre par Enabel, l’Agence Belge de Développement sur la période 2016- 2024
Ce programme vise la réduction des violences sexuelles dans les zones d’intervention à travers la prévention, la prise en charge holistique des victimes et la lutte contre l’impunité des agresseurs de violences sexuelles.
L’opérationnalisation de ce dernier axe, se traduit par le développement de plusieurs actions entre autres l’accompagnement juridique et judiciaire des victimes de violences par les professionnels de droits notamment les avocats.
Celles-ci, sont dans la majorité des cas, des personnes vulnérables ne pouvant être capables de subvenir aux frais liés aux procédures judiciaires ni aux honoraires tels que prévus par les barèmes des avocats.
Ces termes de référence sont élaborés pour recruter un ou plusieurs cabinets d’avocats pour une assistance et/ou une représentation des victimes de violences sexuelles sur tout le parcours de la chaine pénale en vue de contribuer à améliorer de manière significative la demande de justice
Ils définissent les conditions de sélection et de recrutement des cabinets d’avocats, la description de l’action ainsi que de la méthodologie.
II. Description de l’action et méthodologie
II.1. Description de l’action.
Pour lutter contre l’impunité des agresseurs de violences sexuelles, il est prévu, dans les zones d’action du programme d’Enabel (PLVS) qu’un ou plusieurs cabinets d’avocats soient appuyés financièrement aux fins
L’action consistera à s’attacher les services des cabinets d’avocats en vue d’assister et de représenter les victimes des violences sexuelles, qui le souhaitent, devant les instances judiciaires.
Il s’agira pour les cabinets retenus de mettre à disposition des victimes, des avocats expérimentés pour les assister et/ ou les représenter tout le long du processus pénal.
Cet accompagnement a donc pour finalité la lutte contre l’impunité des agresseurs des violences sexuelles par l’amélioration des capacités des victimes à revendiquer leurs droits et à obtenir réparation.
En effet, les études récemment réalisées dans le cadre du PLVS, ont relevé de plus en plus une forte déperdition des cas dès l’introduction de la plainte devant les instances d’instruction pré-juridictionnelle jusqu’à la saisine des instances de décision à raison de l’incapacité des victimes et de leurs proches à faire face au long et couteux processus de la chaine pénale.
II.1.1 Objectifs de l’action
a. Objectif général
Contribuer à l’amélioration de la protection juridique et judiciaire des femmes et des hommes et des enfants victimes de violences sexuelles.
b. Objectifs spécifiques
II.1.2. Les résultats attendus sont :
II.1.3. Zones d’intervention :
Le travail sera exécuté dans les provinces et territoire ci-après :
II.1.4. Public cible
Les victimes des violences sexuelles. (Filles, femmes, hommes et garçons)
II.1.5. Durée
Cette prestation est prévue pour une durée de 10 mois à dater de la dernière signature
II.1.6. Prestations demandées
L’action du cabinet consistera à :
II.1.7 Montant de l’action
Le montant maximum prévu par province est de 60.000$ toutes charges comprises.
II.2. Méthodologie
Le Cabinet assurera l’accompagnement juridique et judiciaire des victimes dès l’instant qu’il sera saisi, soit par la victime, ses proches, les mécanismes communautaires de prévention (RECO, GAP, etc..), les structures médicales, les cellules de lutte contre les violences sexuelles des parquets, la police, (PPELVS, CIAT, S/CIAT etc.), soit par le Centre Intégré de Service Multisectoriel, soit encore par L’ATN de la zone d’intervention concernée.
Il sera attendu que les avocats puissent assurer un rôle de conseil auprès des acteurs ci- haut cités, dans la constitution des dossiers de bénéficiaires.
Le cabinet mettra à la disposition de ces structures des numéros de téléphone en vue de faciliter le contact.
Un suivi régulier mensuel sera assuré par le cabinet conjointement avec les ATN du PLVS en vue de voir l’évolution des dossiers. A la fin de chaque trimestre l’expert justice et droits humains du PLVS fera un suivi d’orientation avec le cabinet d’avocat.
Les fiches de référence et contre référence conformes aux normes de la SNVBG seront mises à disposition des cabinets pour permettre aux victimes de bénéficier de tous les volets de prise en charge.
A cet effet, le cabinet d’avocats devra établir une collaboration étroite avec les formations sanitaires abritant les Centres Intègres de Services Multisectoriel dans les provinces concernées.
II.2.1 Rapportage
Le cabinet d’avocats établira deux types de rapports d’exécution : des rapports trimestriels intermédiaires et un rapport final.
a. Les rapports intermédiaires comprendront :
b. Le rapport final comprendra :
III. Profil du cabinet
Autres aptitudes :
IV. Modalités de soumission
IV.1. Composition du dossier
Les cabinets intéressés doivent soumettre un dossier de candidature comprenant une offre technique incluant tous les éléments nécessaires à la réalisation du travail demandé, notamment la preuve d’expérience dans l’assistance et la représentation judiciaire des justiciables (max.2 pages) prenant en considération les orientations fournies dans ces termes de référence
L’offre devra inclure :
Le dossier sera à soumettre auprès de Enabel en format pour le 15/04/2024 à 16h00 à l’adresse procurement.cod@enabel.be
Les candidatures des cabinets tenus par les femmes seront privilégiées.